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Cultiver la motivation collective : soif d'innovation ou faim d'expérimentation ?

Cet article a pour but de développer une dynamique collective en mobilisant la démarche de recherche et développement. On fera le parallèle avec la démarche de mise au point de recette culinaire pour illustrer ce processus d'apprentissage par la découverte. La découverte par le test permet en effet de faciliter la transmission de la démarche de recherche-action-participative au cours d'un séjour scientifique. Voir descriptif détaillé

Cultiver la motivation collective : soif d'innovation ou faim d'expérimentation ?

Cet article a pour but de développer une dynamique collective en mobilisant la démarche de recherche et développement. On fera le parallèle avec la démarche de mise au point de recette culinaire pour illustrer ce processus d'apprentissage par la découverte. La découverte par le test permet en effet de faciliter la transmission de la démarche de recherche-action-participative au cours d'un séjour scientifique. Voir descriptif détaillé

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La motivation collective se cultive au cours d’un séjour de recherche participative par différentes méthodes. Ici, nous avons choisi d’attirer l’attention des participants sur les expérimentations qui peuvent déboucher sur des découvertes innovantes...

Pour attiser la curiosité des participants, plusieurs types de questionnements sont possible :
- Démontrer qu’une loi est toujours vraie
- Démontrer qu’une « vérité » peut être fausse en cherchant les exceptions
- Démontrer un phénomène
- Expliquer un système
- Ou simplement montrer qu’il existe un champ des possibles encore non exploré...

Il s’agit tout d’abord pour l’animateur, d’avoir en tête une question de recherche principale qu’il pourra adapter en fonction de son « public » : une question qui vise à approfondir un point en particulier ou une question qui vise à ouvrir.

Qui n’a pas été agréablement surpris/marqué par la dégustation d’une boisson, d’un plat ou d’un dessert qu’il a lui même préparé sans suivre de recette au pied de la lettre ? Quelles réactions physico-chimiques s’opèrent ? comment créer une recette qui réponde à un goût collectif ?

1. Dans un premier temps fixer l’objectif de produire ou créer un repas de manière participative.
Prenez l’exemple d’une recette facile et rapide à préparer ; une recette grand-mère ou une recette inoubliable depuis votre plus tendre enfance. Peu importe la nature de la préparation à concocter.

1. Un jus ou un smoothie
2. Un Plat
3. Un gâteau au chocolat

En fonction du nombre, constituez plusieurs petits groupes qui testerons différents paramètres pour une même préparation. Vous pouvez tester :
- Pour un jus, différentes quantités de sucre ou mélange et proportion
- Pour un gâteau, différents moules ou température de cuisson
- Pour un plat, plusieurs sauces et accompagnements

2. Dans un deuxième temps, élaborez le « plan d’expérience ».
Voici quelques exemples :

1 50% Orange 15% citron 35% carotte
2 50% Orange 20% citron 30% carotte
3 50% Orange 25% citron 25% Carotte
1 Moule à cake 160°C 30min 40 Min
2 Moule rond 160°C 30 Min 40 Min
3 Moule en verre 160°C 30 Min 40 Min

Ce ne sont pas de véritable plan d’expériences qui sont beaucoup plus complexes. Ces propositions d’expérimentations peuvent être affinées et ne sont donc pas exhaustives. Elles permettent de mettre en lumière le champ des possible... et d’obtenir des premiers résultats qui soulèveront d’autres questionnements.

3. Dans un troisième temps, organisons nos moyens : matières premières, outils, équipe, temps

Matière première


- Matières premières à choisir en fonction de la recette : fruits, légumes, chocolat...
- Outils de cuisine : centrifugeuse, four, moule...
- Environ 10 personnes divisés en petits groupes pour diviser les tâches.
- Une demie journée voire deux temps : un temps de préparation puis un temps de dégustation.

4. Vient ensuite la phase de collecte des données avec l’analyse sensorielle
- Préparer les échantillons à déguster avec des numéros pour que les participants puissent les déguster « à l’aveugle ».
- Organiser dans un lieu calme des postes individuels et préparer une feuille qui permettra de guider les participants sur les caractéristiques qu’ils devront noter au cours de la dégustations :
— > Aspect général
— > Odeur
— > Goût
— >Texture
— > ... leur préférence générale

Poste d’analyse sensorielle

5. Pour finir, les résultats dépouillés permettront de conclure sur les préférences des participants et ainsi débriefer sur la méthode suivie.
Les points importants à soulever sont :
- les choix réalisés pour l’expérience
- les phénomènes observés,
- les limites et biais
- définir/orienter vers d’autres expériences possibles pour qu’ils essaient par eux mêmes.

Même si l’échantillon de « dégustateurs » n’est pas représentatif, des résultats vont se dégager et pourront être discutés collectivement.

Feuille d’analyse

6. Cas pratique/exemple : ce type d’expérience a été réalisé en Guyane avec plusieurs classes.

L’objectif était de démontrer que le taux de sucre présent dans les briques de jus de fruit commercialisées était beaucoup plus élevé que celui qui correspondait à leur préférence. En effet, dans les DOM TOM, le diabète est un problème de santé publique important et sensibiliser les jeunes au « vrai » goût des fruits pour qu’ils les apprécient tel que est un défis.
La préparation de jus de fruit de la passion a donc été réalisée au cours d’un TP en faisant varié 2 paramètres : la maturité des fruits ainsi que le taux de sucre ajouté pour une même teneur/concentration en fruit.

La dégustation a ensuite été organisée à l’heure du goûter.

Le résultat s’est révélé très clair. Les élèves ont en majorité préféré les jus où les fruits utilisés étaient les plus murs avec un taux de sucre entre 9 et 10% alors que les jus commercialisés sont à 12 voir 14% pour certains. Un autre résultat saillant était que les élèves aimaient bien des jus légèrement acidulés mais compensés par un taux de sucre légèrement supérieur 11/12%.

Ces résultats permettent ainsi de définir des paramètres de réalisation de la recette idéale.
Par ailleurs, cette expérience a éveillé les sens des participants qui avaient du mal à noter. Le simple fait de se concentrer sur un de leur sens a été une expérience pour eux-mêmes. Un débriefing n’a pu être réalisé faute de temps mais il aurait permis au participant de trouver les mots et ainsi de mieux définir cette « sciences des sens ».

Pour explorer plus loin...

Des techniques de conservation des aliments peuvent également être travaillées lors de ce type d’atelier en fonction des moyens à disposition.

Le goût se trouve dans les ingrédients de base qui seront utilisés : fruit, chocolat, légume, fromage...ces matières de bases peuvent également faire l’objet de dégustation avant d’être transformée en recette au goût collectif. Cela permet d’affiner la qualité du produit fini.

Dégustation de fromage

Mais qu’est ce qui donne le goût à ces produits, base de nos recettes ? La terre ? mais pas que... la main de l’homme aussi.

Finalement, l’agronomie est cette science/ce prisme qui permet de comprendre les interactions entres les hommes, leurs pratique, leurs besoins socio-économiques et leur environnement.

La main de l’homme sur la terre

Ces expériences sont infinies et les découvertes à travers ce voyage au pays des saveurs sans fin...
de la même façon qu’une expédition OSI. :-)

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