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L’être humain est-il si unique ?

Description des avances scientifiques quant aux capacités cognitives chez les animaux Voir descriptif détaillé

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Dans le monde animal, la taille du cerveau varie énormément d’une espèce à l’autre que ca soit la taille absolue ou relative c’est-à-dire par rapport à la taille du corps. Il a été cependant observé et démontre que les espèces hautement sociales, c’est-à-dire qui vivent en groupe, ont en général une taille de cerveau plus importante que les espèces vivant de manière solitaire. Une hypothèse, qui s’appelle “le cerveau social” ou “l’intelligence machiavélique”, est née de ces observations. Cette hypothèse se base sur le fait que dans un groupe il y a une grande complexité sociale. En effet, les individus d’un groupe doivent non seulement reconnaître individuellement leur congénères, savoir qui fait partie de quelle famille, savoir où se situer dans le hiérarchie s’il y a une hiérarchie au sein de l’espèce… Autant de défis qui nécessitent une bonne mémoire et des capacités cognitives bien développées.

Des capacités bien particulières

L’hypothèse se base aussi sur le fait que certaines capacités qui ont longtemps été attribuées uniquement à l’être humain sont en fait bien présentes chez d’autres espèces. Par exemple l’utilisation d’outil est répandue chez plusieurs espèces. Les chimpanzés utilisent des pierres pour casser la coquille des noix ou un bâton pour attraper des fourmis dans leur fourmilière. Ils utilisent des éponges faites de feuilles pour absorber l’eau dans un trou et la boire. Des dauphins utilisent une éponge pour protéger leur museau lorsqu’il chassent des poisons caches au fond de l’océan. Les loutres de mer utilisent des cailloux pour ouvrir des coquillages. Cette pratique est donc assez répandue dans le monde animal est n’est donc pas le propre de l’être humain.
Lorsque l’on parle d’utilisation d’outil, il faut aussi s’intéresser à comment ce comportement s’est développé. On parle alors d’innovation ou de résolution d’un problème. Des corvidés ont la capacité de créer et modifier la longueur et la forme d’un bout de bois ou une tige en métal afin d’attraper une larve inaccessible à leur bec et modifient ainsi leur outil en fonction du problème qui leur est posé.
De telles capacités en général se répandent au travers de ce que l’on appelle l’apprentissage social qui va potentiellement se transformer en tradition. Tout comme nous autres êtres humains, les jeunes d’une espèce vont apprendre de leurs parents ce qui est dangereux, ce qu’ils peuvent manger ou non, comment se comporter dans telle ou telle situation, etc. Par exemple, chez les singes, si l’on apprend a une femelle vervet que du mais bleu est bon mais que le mais rose est amer, elle va vite ignorer le mais rose et ne manger que du bleu. Si on lui propose la même nourriture plus tard une fois qu’elle aura eu un bébé, mais que cette fois les deux couleurs sont bonnes, elle aura tendance à rester fidèle à la bonne couleur et son bébé mangera de la même couleur que sa maman. De nouveau, ce comportement ressemble vraiment au comportement humain.
Même si cela est difficile à prouver quel est leur niveau exact de compréhension, plusieurs espèces dont les chimpanzés et autres grands singes, les éléphants, les orques, les pies et même les fourmis se sont révélés posséder la capacité de se reconnaître dans un miroir. Généralement ce test est effectue en dessinant un point sur le front de l’individu testé et en le plaçant devant un miroir. En sachant que le point ne peut être observé qu’au travers du miroir si l’individu pointe en direction ou essaie d’enlever le point, les scientifiques vont conclure que l’individu a la capacité de se reconnaître.
La “tromperie tactique” est un bon exemple de capacité cognitive complexe. Il s’agit de tromper intentionnellement son entourage afin d’en tirer un profit personnel. Par exemple, les chimpanzés ont une hiérarchie stable. Un dominant va pouvoir attaquer et vaincre un subordonné. Dans le cas d’un conflit, un subordonné chimpanzé, lorsqu’il est confronté à un agresseur va exagérer ses cris de détresse mais seulement dans le cas où autour de lui se trouve un individu qui pourrait battre son adversaire, c’est-à-dire qui est plus haut dans la hiérarchie que son adversaire. Ce comportement est répandu chez d’autres espèces et dans d’autres contextes également. Cependant, il est très difficile de prouver que ce comportement est volontaire et non pas produit involontairement puis reproduit car cela a marché la première fois.
La “théorie de l’esprit” est la capacité suprême qui est le fait de pouvoir concevoir non seulement que l’on existe soi-même et que l’on ressent des émotions mais aussi le fait d’attribuer des états mentaux, intentions ou émotions à d’autres personnes. Il est très difficile de tester la présence de cette capacité chez des animaux car contrairement à l’être humain ils n’ont pas la capacité de parler ou répondre à des questions et ainsi de savoir pourquoi ils auraient agi de la sorte. Par exemple, lorsqu’un chimpanzé peut choisir entre de la nourriture qui se trouve devant lui mais qu’un autre individu en face de lui peut voir aussi ou de la nourriture que l’autre individu ne peut voir, il va généralement choisir la nourriture cachée. Cela prouve qu’il a conscience de ce que l’autre individu peut voir et va donc éviter un conflit potentiel avec cet autre individu et choisir la nourriture invisible à son adversaire. Certaines espèces de geai cachent leur nourriture dans le sol. Cette nourriture peut être dérobée par d’autres individus s’ils voient ou la nourriture a été cachée. Un individu à qui l’on aura déjà volé de la nourriture aura tendance à cacher sa nourriture plusieurs fois en la déplaçant tandis qu’un individu naïf ne le fera pas. Cela prouve que certaines espèces ont la capacité de se représenter mentalement les intentions des autres ce qui a longtemps été attribue uniquement à l’être humain.

Oui mais...

Il est bien évident que les capacités cognitives que nous possédons ne sont pas les seules capacités qui font de nous ce que nous sommes. Il y a bien sur le fait de communiquer et la parole. Bien que chaque espèce à sa manière bien personnelle de communiquer, il est vrai que nous sommes les seuls à pouvoir faire usage de la parole et ceci grâce à nos cordes vocales si particulières. Le fait d’aider quelqu’un en échange d’un service rendu ou tout simplement d’aider quelqu’un semble être quelque chose d’assez particulier à l’être humain. Et pourtant… On retrouve ce comportement chez beaucoup d’espèces. Chez les souricates par exemple, des individus babysittent et nourrissent les petits d’une femelle qui a donné naissance. Ce genre de comportement peut facilement être expliqué par le fait que si les individus sont apparentés alors aider sa famille c’est comme si l’on s’aidait soi-même car on partage une partie des mêmes gênes. Aider quelqu’un qui n’est pas apparenté comme nous le faisons par exemple comme dans la rue pour un touriste qui nous demande son chemin est plus rare mais existe également chez les animaux. Par exemple, un rat lorsqu’il aura à choisir entre une récompense de chocolat et sauver un autre individu de la noyade va choisir la dernière option. Chez les singes, l’épouillage sert non seulement à se débarrasser des parasites mais également à créer des liens étroits entre les individus d’un groupe. Chez les singes vervets qui ont une hiérarchie très stricte, une femelle dominante ne va normalement pas tolérer une subordonnée autour d’une source de nourriture. Par contre, si cette même subordonnée l’a épouillée avant, la dominante sera plus tolérante envers elle. C’est ce que l’on appelle de la réciprocité et qui n’est donc pas unique à l’homme comme l’on pourrait le croire. Et que penser des femelles qui portent pendant des jours le corps de leur nouveau-né mort à la naissance, ne serait-ce pas de l’empathie si particulière a l’homme soit disant ?

Conclusion

Le fait que tester les capacités des animaux soit si complexe rend la tache des scientifiques très ardue. Cependant, le nombre d’études et d’exemples couronnés de succès augmentent de jour en jour. Et qui sait peut-être qu’un jour nous seront capables de lire dans les pensées des animaux…

Alors selon vous, sommes-nous en tant qu’être humain si unique ? Je vous laisse y réfléchir…

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